Auto-bondage Chap. 3
Extrait du journal de Lorène
L'idée de m'attacher toute seule et de ne pas pouvoir me détacher durant un temps aussi long que possible m'excite prodigieusement. Je sais maintenant à quel point c'est facile. C'est même tellement facile que je tiens à attendre une semaine avant de recommencer le jeu avec les menottes.
Je dois veiller à ne pas refaire les mêmes choses. Il faut que je prévoie soigneusement le déroulement de chaque séance, et qu'elle soit toujours un peu différente de la précédente.
C'est un défi que je me lance à moi-même et maintenant je suis certaine de pouvoir y arriver;
[…]
Aujourd'hui, je m'envole !
C'est la première fois que j'utilise le portique pou me suspendre complètement. Il y a longtemps aussi que je ne me suis pas immobilisée sans corset, mais je dois pouvoir me plier et me contorsionner;
Je vérifie une dernière fois le programme puis je mets mes bottes. Comme j'aurai peu à marcher, je peux les serrer autant que je le désire…Après les longs gants de chevreau, je passe à mes poignets et à mes chevilles de larges bracelets molletonnés munis chacun de deux grosses attaches nickelées.
Ensuite les délicatesses. Ce sont les seuls accessoires câblés aujourd'hui, mais uniquement pour que l'ordinateur puisse gérer leurs vibrations. Pour qu'ils ne risquent pas de glisser et de sortir quand j'aurai les jambes écartées, je les maintiens en place avec un string en cuir que j'ai confectionné tout exprès.
Je serre mon collier pour qu'il fasse office de tuteur plus que de contrainte et me force à maintenir la tête dans l'axe de mon corps. J'installe le bâillon gonflable dans ma bouche puis je mets le masque de cuir. En fait c'est un véritable casque qui me tient le crâne d'une façon rigide. Un orifice placé à la base du nez permet de respirer mais la valve du bâillon passe par un orifice ajusté à l'emplacement des lèvres.
Après avoir fermé les sangles latérales, je gonfle le bâillon : ma langue se trouve écrasée et ma bouche obstruée. Tout est prêt pour la dernière phase. Je lance le programme et je viens me placer au milieu du portique. Je fixe d'abord les câbles d'acier aux bracelets de mes chevilles et de mes poignets et enfin, après un dernier coup d'œil autour de moi, je ferme les œillères de mon casque. Maintenant je suis bâillonnée, aveuglée, nue, au milieu de ce grand cube de poutrelles métalliques.
Quelques secondes plus tard les câbles commencent à s'enrouler rapidement et je les accompagne en écartant les jambes et en levant les bras. Les paramètres du programme tiennent compte de ma taille, y compris de la hauteur de mes talons. Les câbles ralentissent dès que je suis en position et qu'ils sont tendus.
L'attente ne dure pas. Les câbles commencent à me soulever les bras, à les étirer d'une manière inexorable. Bientôt je ne touche plus le sol que de la pointe des orteils puis tout le poids de mon corps s'exerce sur mes poignets et se communique à mes épaules. Comme mes bras sont écartés, j'oscille peu, et d'autant moins que les câbles de mes chevilles se tendent en maintenant les jambes ouvertes.
Pour m'habituer plus rapidement à cette nouvelle position, je me tortille un peu, je crispe les muscles de mes membres, je durcis le ventre, je tire sur mes liens. Huit moteurs électriques synchronisés et pilotés par l'ordinateur répondent à chacun de mes mouvements, chacune de mes contractions, en m'écartelant davantage.
En deux ou trois minutes j'ai atteint la position d'équilibre. Suspendue à mi-chemin entre sol et plafond, je ne peux plus bouger, sinon un peu la tête de quelques centimètres. A quoi cela me servirait il ? je suis immobilisée, aveugle et bâillonnée…
La seule activité musculaire que je peux exercer consiste à contracter ma vulve et mon anus autour des délicatesses d'acier qui m'empalent.
Il m'a fallu des heure pour incorporer des commandes aléatoires dans le programme de l'ordinateur. Ainsi je n'ai aucune idée du moment où les vibrations vont se déclencher, je ne sais pas si elles surviendront devant ou derrière, ensemble ou distinctement, ni quelle sera leur intensité respective.
Plus encore, le système de suspension est conçu pour me soulever dans presque toutes les directions tout en me maintenant écartelée sans que je puisse prévoir les déplacements.
Enfermée dans mes liens et réduite à l'obscurité, je peux me concentrer sur chaque sensation.
Je n'ai qu'à attendre, à rester suspendue dans l'espace et le temps… Un chatouillement me taquine le ventre, une vibration d'abord presque imperceptible qui s'accroît peu à peu et me fait suinter.
Puis, d'un seul coup, émanant du cône derrière, un frisson trépidant vient bouleverser la montée de ma jouissance. En même temps, mes jambes sont tirées vers l'avant et mes bras vers l'arrière. lentement, je bascule, l'entrejambe martelée. C'ets presque trop fort. Le poids de mon corps se porte sur mes cuisses, se répercute dans mon ventre. La pointe d'acier s'endort, la barre devant vibre sur un rythme inattendu qui m'émeut toujours davantage.
Je ne sais pas combien de temps ça va durer. Le système ne me laisse jamais plus de quelques minutes la tête en bas, mais il peut me redresser, me tendre horizontalement, me pendre à nouveau par les pieds…
Sans le harnais qui les maintient en place, j'aurai projeté depuis longtemps les délicatesses hors de moi à cause des spasmes qui m'animent et m'engluent.
Lorsque la machine me redescend et me libère, il s'est écoulé plus de deux heures et je reste chancelante durant toute une journée, épuisée de jouissance.